Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/156

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soit, m’assurèrent qu’ils ne me trahiraient pas pour tout au monde. Pour les sonder, je demandai s’il n’y aurait pas moyen de me faire transporter chez mon père, qui demeurait de l’autre côté ; ils répondirent que ce serait m’exposer, qu’il valait beaucoup mieux attendre que quelques jours m’eussent un peu remis. J’y consentis ; pour écarter tous les soupçons, il fut même convenu que je passerais pour un parent en visite. Personne ne fit au surplus la moindre observation.

Tranquille de ce côté, je commençai à réfléchir à mes affaires, et au parti que j’avais à prendre. Il fallait évidemment quitter le pays et passer en Hollande. Cependant, pour exécuter ce projet, l’argent était indispensable, et outre ma montre, que j’avais offerte à mon hôte, je me voyais à la tête de quatre livres dix sous. Je pouvais bien recourir à Francine, mais on ne devait pas manquer de la faire épier de près : lui adresser le moindre message, c’était vouloir me perdre. Il fallait au moins attendre que l’ardeur des premières recherches fût apaisée. J’attendis. Quinze jours se passèrent, au bout desquels je me décidai enfin à écrire un mot à Francine ; j’en chargeai mon hôte, en lui disant que cette