Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/163

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hommes de ces pelotons furent ensuite espacés sur le terrain, ayant, attachée au bras gauche, une ficelle qui correspondait de l’un à l’autre. En cas d’alerte, on se prévenait par une légère secousse ; et chacun ayant l’ordre de répondre à ce signal par un coup de fusil, il s’établissait sur toute la ligne une fusillade qui ne laissait pas d’inquiéter les douaniers. Le troisième peloton, dont je faisais partie, resta au bord de la mer, pour protéger le débarcadère, et donner un coup de main au chargement.

Tout étant ainsi disposé, le chien de Terre-Neuve, dont j’ai déjà parlé, et qui se trouvait de la compagnie, s’élança au commandement au milieu des vagues écumeuses, et nagea vigoureusement dans la direction de l’Écureuil ; un instant après, nous le vîmes reparaître tenant à la gueule un bout de câble. Peters s’en saisit vivement, et commença à le tirer à lui, en nous faisant signe de l’aider. J’obéis machinalement à cet ordre. Au bout de quelques brasses, je m’aperçus qu’à l’extrémité du câble, étaient attachés, en forme de chapelet, douze petits tonneaux, qui nous arrivèrent en flottant. Je compris alors que le bâtiment se dispensait ainsi d’approcher plus