Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/28

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s’intitulait le premier physicien de l’univers et pour parcourir la province, il avait mis ses talents en commun avec le naturaliste Garnier, le savant précepteur du général Jacquot, que tout Paris a vu dans la cour des Fontaines avant et depuis la restauration. Ces messieurs s’étaient adjoint une troupe d’acrobates. Comus, dès que je parus devant lui, me demanda ce que je savais faire. Rien, lui répondis-je. – « En ce cas, me dit-il, on t’instruira ; il y en a de plus bêtes, et puis, d’ailleurs, tu ne m’as pas l’air maladroit ; nous verrons si tu as des dispositions pour la banque ; alors je t’engagerai pour deux ans ; les premiers six mois tu seras bien nourri, bien vêtu ; au bout de ce temps tu auras un sixième de la manche (la quête), et l’année d’ensuite, si tu es intelligent, je te donnerai ta part comme aux autres ; en attendant, mon ami, je saurai t’occuper. »

Me voilà introduit, je vais partager le grabat de l’obligeant paillasse. Au point du jour, nous sommes éveillés par la voix majestueuse du patron, qui me conduit dans une espèce de bouge : « Toi, me dit-il, en me montrant des lampions et des girandoles de bois, voilà ta besogne, tu vas m’approprier tout ça, et le mettre en état