Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/347

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On me fit alors retirer pour faire comparaître le jeune homme de Tournai, qui avait arrêté le commandant du smack ; on nous considérait tous deux comme chefs du complot, et l’on sait qu’en pareille circonstance, c’est sur ces coupables que porte le châtiment ; il n’y allait véritablement pour nous ni plus ni moins que d’être pendus : heureusement le jeune homme, que j’avais eu le temps de prévenir, déposa dans le même sens que moi, en soutenant avec fermeté qu’il n’y avait eu suggestion de la part de personne, l’idée nous étant venue en même temps à tous de frapper le grand coup ; nous étions au reste bien sûrs de n’être pas démentis par nos camarades, qui nous témoignaient un vif intérêt, allant jusqu’à dire que si nous étions condamnés, le bâtiment à bord duquel on les placerait sauterait comme un caisson ; c’est-à-dire qu’ils mettraient le feu aux poudres, quitte à faire aussi un voyage en l’air. Il y avait là des gaillards capables de le faire comme ils le disaient. Soit qu’on craignît l’effet de ces menaces et du mauvais exemple qu’elles donneraient aux marins de la flottille enrôlés d’après le même procédé, soit que le conseil reconnût que nous nous étions renfermés dans le