Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/359

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présent à l’entrevue qu’il était indigne de donner à cette malheureuse femme l’espoir de revoir son fils, quand on était au moins incertain de pouvoir le lui présenter. Cependant ma mère, mise au fait de la position par un signe que je lui avais fait en l’éloignant, feint de m’examiner avec attention, et finit par déclarer qu’une ressemblance extraordinaire l’a frappée ; puis elle se retire maudissant ceux qui l’ont déplacée pour ne lui donner qu’une fausse joie.

Juge et guichetiers retombèrent alors dans une incertitude qu’une lettre arrivée de Lorient parut faire cesser. On y parlait du dessin piqué sur le bras gauche de Duval évadé de l’hôpital de Quimper, comme d’un fait qui ne devait plus laisser aucun doute sur son identité avec l’individu détenu à Douai. Nouvelle comparution devant le juge d’instruction ; Hurtrel, triomphant déjà de sa perspicacité, assistait à l’interrogatoire : aux premiers mots, je vis de quoi il s’agissait, et, relevant la manche de mon habit au-dessus du coude, je leur montrai le dessin qu’ils ne s’attendaient guère à y trouver ; on constata sa ressemblance exacte avec la description envoyée de Lorient. Tout le monde tombait des nues ; ce qui compliquait