Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/392

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ne voulant pas en avoir le démenti, le fit évader dans le trajet de la Force au Palais. Cette circonstance enlevant le seul témoin à charge qui eût pu déposer dans l’affaire, Deschamps et Fraumont furent mis en liberté.

Condamnés depuis à dix-huit ans de fers, pour d’autres vols, Fraumont partit pour le bagne de Rochefort le 1er nivôse an VII ; il ne se tenait pourtant pas encore pour battu : au moyen de l’argent provenant de ses expéditions, il avait soudoyé quelques individus, qui devaient suivre la chaîne pour faciliter son évasion, dans le cas où il pourrait la tenter, ou même pour l’enlever s’il y avait lieu. L’usage qu’il se proposait de faire de sa liberté, c’était de venir assassiner D. Delalande, premier président du tribunal qui l’avait condamné, et le commissaire de police de la section de l’Unité, qui avait produit contre lui des charges accablantes. Tout était disposé pour l’exécution de ce projet, quand une femme publique qui en avait appris le détail de la bouche d’un des intéressés, fit des révélations spontanées : on prit des mesures en conséquence ; l’escorte fut avertie ; lorsque la chaîne sortit de Bicêtre, on mit à Fraumont des menottes qui ne le quittèrent