Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/423

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ordres de M. Roman et des frères Bisson de Tretz ; s’il vous convenait de rester avec nous, j’en serais bien aise, car j’ai vu cette nuit que vous êtes bon compagnon, et il m’est avis que vous ne vous souciez guère de frayer avec les gendarmes. Au surplus, nous ne manquons de rien, et nous ne courons pas grand danger… Les paysans nous avertissent de tout ce qui se passe, et ils nous fournissent plus de vivres qu’il ne nous en faut… Allons, êtes-vous des nôtres ? »

Je ne crus pas devoir rejeter la proposition, et, sans trop songer aux conséquences, je répondis comme il le désirait. Je passai encore deux jours à la bastide ; le troisième, je partis avec mon compagnon, qui me remit une carabine et deux pistolets. Après plusieurs heures de marche à travers des montagnes couvertes de bois, nous arrivâmes à une bastide beaucoup plus grande que celle que je venais de quitter : c’était là le quartier général de Roman. J’attendis un moment à la porte, parce qu’il était nécessaire que mon guide m’eût annoncé. Il revint bientôt, et m’introduisit dans une vaste grange, où je tombai au milieu d’une quarantaine d’individus dont le plus grand nombre se groupait autour d’un