Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/426

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des jeunes gens qui se trouvaient avec nous. En réfléchissant à ma situation, je fus tenté de fuir ; mais récemment enrôlé dans la bande, n’était-il pas probable que l’on avait sans cesse l’œil sur moi ? D’un autre côté, exprimer le désir de me retirer, n’était-ce pas provoquer des défiances dont je serais devenu la victime ? Roman ne pouvait-il pas me prendre pour un espion, et me faire fusiller ? .. La mort et l’infamie me menaçaient de partout…

Au milieu des perplexités auxquelles j’étais en proie, je m’avisai de sonder celui d’entre nous qui m’avait servi d’introducteur, et lui demandai s’il ne serait pas possible d’obtenir de notre chef un congé de quelques jours ; il me répondit fort sèchement que cela se faisait pour les gens bien connus, puis il me tourna le dos.

J’étais depuis onze jours avec les bandits, bien résolu à tout faire pour me dérober à l’honneur de leurs exploits, lorsqu’une nuit, que l’excès de la fatigue m’avait jeté dans un profond sommeil, je fus réveillé par un bruit extraordinaire. On venait de voler à l’un de nos camarades une bourse assez bien garnie, et c’était lui qui faisait tout ce tapage. Comme j’étais le dernier venu, il était naturel que