Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/104

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qu’ils se fussent reconnus, acculés, en rompant précipitamment, à la dernière marche d’une espèce d’échelle de meunier par laquelle ils étaient montés, ils firent la culbute en arrière et dégringolèrent jusqu’en bas, où ils s’arrêtèrent moulus et brisés. Alors Pauline, sa sœur et Dufailli, pour rendre la victoire plus décisive, lancèrent sur eux tout ce qui leur tomba sous la main, des chaises, des vases nocturnes, une table de nuit, un vieux dévidoir et divers autres ustensiles de ménage. À chaque projectile qui leur arrivait, mes adversaires, étendus sur le carreau, poussaient des cris de douleur et de rage. En un instant l’escalier fut encombré. Ce tapage à une telle heure ne pouvait manquer de donner l’éveil dans la place ; des gardes de nuit, des agents de police et des patrouilles s’introduisirent dans le domicile de Mme Thomas. Il y avait, je crois, plus de cinquante hommes sous les armes ; il se faisait un tumulte épouvantable. Mme Thomas essayait de démontrer que sa maison était tranquille ; on ne l’écoutait pas ; et ces mots, dont quelques-uns étaient très significatifs : « Emmenez cette femme ! allons, coquine, suis-nous… allez chercher une civière… empoignez-moi