Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/106

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dans la campagne, où il y a toujours des lits pour tout le monde. – Non, non, dit Dufailli, au plus près, au Lion d’argent, chez Boutrois. Il fut convenu que l’on se réfugierait dans cet hôtel. M. Boutrois, bien qu’il fût heure indue, nous ouvrit avec une cordialité enchanteresse. – Eh bien ! dit-il à Dufailli, j’ai appris que vous aviez touché votre part des prises ; c’est fort bien fait à vous de venir nous voir ; j’ai de l’excellent bordeaux. Ces dames souhaitent-elles quelque chose ? En même temps M. Boutrois, armé d’un trousseau de clefs et la chandelle à la main, se mit en devoir de nous conduire à la chambre qu’il nous destinait. – Vous serez là comme chez vous. D’abord, on ne viendra pas vous troubler : quand on donne la pâtée au commandant d’armes, au chef militaire de la marine et à notre commissaire général de police, vous sentez qu’on n’oserait pas… Par exemple, ajouta-t-il, il y a Mme Boutrois qui ne plaisante pas ; aussi me garderai-je bien de lui dire que vous n’êtes pas seuls ; c’est une bonne femme, Mme Boutrois, mais les mœurs ! voyez-vous, les mœurs ! sur cet