Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/115

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toi là, mon vieux : on a bien raison de dire que la Providence est grande. Monsieur Boutrois ! appelait-il, Monsieur Boutrois ! du bichops, comme s’il en pleuvait ; va ! il n’y aura pas de misère après ce temps-ci, reprit Paulet, en pressant la main de Dufailli. Depuis un moment Paulet ne cessait pas d’avoir les yeux sur moi.

— Il me semble que je te connais, me dit-il ; tu as déjà porté le hulot, mon cadet.

Je lui répondis que j’avais été embarqué sur le corsaire le Barras, mais que quant à lui, je pensais ne l’avoir jamais vu. – En ce cas nous ferons connaissance ; je ne sais, ajouta-t-il, mais tu m’as encore l’air d’un beau chien : d’un chien à tout faire, comme on dit. Eh ! les autres, n’est-ce pas qu’il a l’air d’un bon chien ? j’aime des trognes comme ça. Assieds-toi à ma droite, min fieu, quelle carrure ! en a-t-il des épaules ! Ce blondin fera encore un fameux péqueux de rougets (pêcheur d’Anglais). En achevant de prononcer ces mots, Paulet me coiffa de son bonnet rouge. – Il ne lui sied point mal, à cet enfant, remarqua-t-il avec un accent picard, dans lequel il y avait beaucoup de bienveillance.

Je vis tout d’un coup que le capitaine ne serait