Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/119

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les frais du voyage. Aussitôt nous les avertîmes de la nécessité de ce départ. D’abord, elles parurent étonnées ; cependant, après quelques raisonnements pour leur prouver qu’il était de leur intérêt de ne pas rester plus longtemps à Boulogne, elles se décidèrent à nous faire leurs adieux. Dès le soir même elles se mirent en route. La séparation s’opéra sans efforts ; Dufailli avait largement financé ; et puis, il y avait de l’espoir que nous nous reverrions : deux montagnes ne se rencontrent pas… On sait le reste du proverbe. En effet, nous devions les retrouver plus tard, dans un musicos qu’achalandait la grande renommée du célèbre Jean Bart.

La mère Thomas recouvra sa liberté, après une détention de six mois. Pauline et sa sœur, alors ramenées près d’elle par l’amour du sol natal, reprirent leur train de vie habituel. J’ignore si elles ont fait fortune ; ce ne serait pas impossible. Mais faute de renseignements, je termine ici leur histoire, et je continue la mienne.

Paulet et les siens s’étaient à peine aperçus