Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/17

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découvrir avec certitude quel était l’assassin. Plus récemment, un autre individu, accusé d’une indiscrétion du même genre, avait été trouvé un matin pendu avec un lien de paille aux barreaux d’une fenêtre ; les recherches n’avaient pas eu plus de succès.

Sur ces entrefaites, M. Dubois me manda à son cabinet. où, pour écarter tout soupçon, on me conduisit avec d’autres détenus, comme s’il se fût agi d’un interrogatoire. J’entrai le premier : le commissaire général me dit qu’il venait d’arriver à Lyon plusieurs voleurs de Paris, fort adroits, et d’autant plus dangereux, que, munis de papiers en règle, ils pouvaient attendre en toute sécurité l’occasion de faire quelque coup, pour disparaître aussitôt après : c’étaient Jallier dit Boubanec, Bouthey dit Cadet, Garard, Buchard, Mollin dit le Chapelier, Marquis dit Main-d’Or, et quelques autres moins fameux. Ces noms, sous lesquels ils me furent désignés, m’étaient alors tout à fait inconnus ; je le déclarai à M. Dubois, en ajoutant qu’il était possible qu’ils fussent faux. Il voulait me faire relâcher immédiatement, pour qu’en voyant ces individus dans quelque lieu public, je pusse m’assurer s’ils ne m’avaient