Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/178

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dépôt. Quelques tentatives du même genre, qui avaient eu lieu dans les dunes sur divers points, ne laissaient aucun doute à cet égard. Nous avions donc des raisons assez fortes pour déployer une continuelle vigilance.

Une nuit que c’était mon tour de garde, nous sommes subitement réveillés par un coup de fusil : aussitôt tout le poste est sur pied ; je m’empresse, suivant l’usage, d’aller relever la sentinelle : c’était un conscrit dont la bravoure ne m’inspirait pas une grande confiance, je l’interroge, et, d’après ses réponses, je conclus qu’il s’est effrayé sans motif. Je visite les dehors de la poudrière, qui était une vieille église, je fais fouiller les approches : on n’aperçoit rien, aucun vestige de pas d’homme. Persuadé alors que c’était une fausse alerte, je réprimande le conscrit, et le menace de la salle de police. Cependant, de retour au corps de garde, je lui fais de nouvelles questions, et le ton affirmatif avec lequel il proteste qu’il a vu quelqu’un, les détails qu’il me donne, commencent à me faire croire qu’il ne s’est point laissé aller à une vaine terreur ; il me vient des pressentiments, je sors, et me dirige une seconde fois vers la poudrière, dont je trouve la porte entrebâillée ;