Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/212

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où nous ne voyions personne, à l’exception d’un bijoutier, nommé Jacquelin, que je dus, jusqu’à un certain point, mettre dans ma confidence, parce qu’à Rouen il m’avait connu sous le nom de Blondel. Ce fut chez Jacquelin que je rencontrai une dame de B…, qui tient le premier rang dans les affections de ma vie. Mme de B…, ou Annette, car c’est ainsi que je l’appelais, était une assez jolie femme, que son mari avait abandonnée par suite de mauvaises affaires. Il s’était enfui en Hollande, et depuis longtemps il ne lui donnait plus de ses nouvelles. Annette était donc entièrement libre ; elle me plut ; j’aimai son esprit, son intelligence, son bon cœur ; j’osai le lui dire ; elle vit d’abord, sans trop de peine, mes assiduités, et bientôt nous ne pûmes plus exister l’un sans l’autre. Annette vint demeurer avec moi, et, comme je reprenais l’état de marchand de nouveautés ambulant, il fut décidé qu’elle m’accompagnerait dans mes courses. La première tournée que nous fîmes ensemble fut des plus heureuses. Seulement, à l’instant où je quittais Melun, l’aubergiste chez lequel j’étais descendu m’avertit que le commissaire de police avait témoigné quelque regret de n’avoir pas examiné mes papiers, mais que ce