Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/219

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serait bon que deux gendarmes déguisés montassent avec lui dans le coche ; il est important que l’on s’y prenne avec prudence, et qu’on ne perde pas de vue l’individu, car c’est un homme fort adroit. »

Cette missive était accompagnée d’un signalement si minutieusement tracé, qu’il était impossible de s’y méprendre. L’instant du départ arrivé, je me rends sur les quais en prenant des chemins détournés, et de la fenêtre d’un cabaret, où je m’étais posté, j’aperçois Paquay qui entre dans le coche : bientôt après s’embarquent les deux gendarmes, que je reconnais à certaine encolure que l’on conçoit, mais qu’on ne saurait analyser. Par intervalles, ils se passent mutuellement un papier sur lequel ils jettent les yeux ; enfin leurs regards s’arrêtent sur mon homme, dont le costume, contre l’habitude des voleurs, était une mauvaise enseigne. Le coche démarre, et je le vois s’éloigner avec d’autant plus de plaisir, qu’il emporte tout à la fois Paquay, ses propositions et même ses révélations, si, comme je n’en doutais pas, il avait eu la fantaisie d’en faire.

Le surlendemain de cette aventure, tandis que j’étais en train de faire l’inventaire de mes