Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/230

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J’essayai de leur démontrer qu’il vaut infiniment mieux devoir son existence au travail que d’avoir sans cesse à redouter l’action d’une police, qui, tôt ou tard, enveloppe les malfaiteurs dans ses filets. J’ajoutai que souvent un crime conduit à un autre ; que tel croit risquer le carcan, qui court tout droit à la guillotine, et la conclusion de mon discours fut qu’ils feraient sagement de renoncer à la périlleuse carrière qu’ils avaient embrassée. – Pas mal ! s’écria Blondy, quand j’eus achevé ma mercuriale… Pas mal ! Pourrais-tu pas en attendant nous indiquer quelque cambriole à rincer (quelque chambre à dévaliser) ? C’est que, vois-tu, nous sommes comme Arlequin, nous avons plus besoin d’argent que d’avis. Et ils me quittèrent en me riant au nez. Je les rappelai pour leur protester de mon dévouement, et les priai de ne plus reparaître à la maison. – Si ce n’est que ça, me dit Duluc, on s’en abstiendra. – Eh ! oui, l’on s’en abstiendra, répéta Blondy, puisque ça déplaît à madame.

Ce dernier ne s’abstint pas longtemps. Dès le surlendemain, à la tombée de la nuit, il se présenta à mon magasin, et demanda à me