Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rien qui vaille… et pire que ça, puisqu’il a ajouté que c’était un grand coupable, que la justice ne pouvait venir à bout de le rattraper.

Le mari. Et tu le gobes… t’es joliment encore de ton pays ; tu crois le commissaire, toi, tu ne vois pas que c’est un quart qu’il bat ; et puis, tiens, on ne me mettra jamais dans la tête que M. Vidocq soit un malhonnête homme, il m’est avis, au contraire, que c’est un bon enfant, un homme rangé. Au surplus, qu’il soit ce qu’il voudra, ça nous regarde pas, mêlons-nous de notre ouvrage ; voilà l’heure qui s’avance… il faut valser. Allons, preste au travail ! »


La séance est levée : le père, la mère, le fils et une petite fille, toute la famille Fossé part, et je reste sous clef, réfléchissant aux insinuations perfides de la police qui, pour me priver de l’assistance des voisins, s’attachait à me représenter comme un infâme scélérat. J’ai vu souvent depuis employer cette tactique, dont le succès se fonde toujours sur d’atroces calomnies, tactique révoltante, en ce qu’elle est injuste ; tactique maladroite, en ce qu’elle produit un effet tout contraire à celui qu’on en