Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/252

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comme quoi je m’étais caché sous les matelas, comme quoi… Il est inutile de dire que l’on rit beaucoup de l’aventure de la marmite, et qu’il ne fut plus question de battre personne. Le mari et la femme s’étonnaient que je n’eusse pas été étouffé dans ma cachette ; ils me plaignirent, et, avec une cordialité dont les exemples ne sont pas rares parmi les gens du peuple, ils m’offrirent des rafraîchissements, qui étaient bien nécessaires après une matinée si laborieuse.

On doit penser que je fus sur les épines, aussi longtemps que cette scène n’eut pas touché au dénouement… Je suais à grosses gouttes ; dans tout autre moment, je m’en fusse amusé ; mais je songeais aux suites de la découverte inévitable qui se préparait, et personne moins que moi n’était en état d’apprécier tout ce qu’il y avait de burlesque dans la situation… Me croyant perdu, j’aurais pu hâter l’instant fatal ; c’eût été couper court à mes perplexités : une réflexion sur la mobilité des circonstances m’inspira de voir venir : je savais par plus d’une expérience qu’elles déconcertent quelquefois les plans les mieux conçus, comme aussi elles triomphent des cas les plus désespérés.

D’après l’accueil que me faisait la famille Fossé,