Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/266

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dans l’espèce de celui dont Bouhin se rendait coupable. Je me voyais succombant sous une masse de présomptions et d’apparences telles, peut-être, que mon avocat, honteux de prendre ma défense, se croirait réduit à implorer pour moi la pitié de mes juges. J’entendais prononcer mon arrêt de mort. Mes appréhensions redoublèrent, quand je sus que Bouhin avait un associé ; c’était un médecin nommé Terrier, qui venait fréquemment à la maison. Cet homme avait un visage patibulaire ; il me semblait qu’à la seule inspection de sa figure, toutes les polices du monde dussent se mettre à ses trousses ; sans le connaître, je me serais fait l’idée qu’en le suivant il était impossible de ne pas remonter à la source de quelque attentat. En un mot il était une fâcheuse enseigne pour tout endroit dans lequel on le voyait entrer. Persuadé que ses visites porteraient malheur au logis, j’engageai Bouhin à renoncer à une industrie aussi chanceuse que celle qu’il exerçait ; les meilleures raisons ne purent rien sur son esprit ; tout ce que j’obtins à force de supplications, fut que pour éviter de donner lieu à une perquisition, qui certainement me livrerait à la police, il suspendrait et la fabrication,