Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et l’émission des pièces aussi longtemps que je resterais chez lui, ce qui n’empêcha pas que deux jours après je le surprisse à travailler encore au grand œuvre. Cette fois je jugeai à propos de m’adresser à son collaborateur ; je lui représentai sous les couleurs les plus vives les dangers auxquels ils s’exposaient. – Je vois, me répondit le médecin, que vous êtes encore un peureux comme il y en a tant. Quand on nous découvrirait, qu’est-ce qu’il en serait ? il y en a bien d’autres qui ont fait le trébuchet sur la place de Grève ; et puis nous n’en sommes pas là : voilà quinze ans que j’ai pris messieurs de la chambre pour mes changeurs, et personne ne s’est jamais douté de rien : ça ira tant que ça ira : au surplus, mon camarade, ajouta-t-il avec humeur, si j’ai un conseil à vous donner, c’est de vous mêler de vos affaires.

À la tournure que prenait la discussion je vis qu’il était superflu de la continuer, et que je ferais sagement de me tenir sur mes gardes : je sentis plus que jamais la nécessité de quitter Paris le plus tôt possible. On était au mardi ; j’aurais voulu partir le lendemain : averti qu’Annette serait mise en liberté à la fin de la