Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/285

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agents, conformément aux ordres qu’il avaient reçus, s’élancent du cabinet et se précipitent sur lui ; mais Fossard s’armant d’un couteau qu’ils avaient oublié sur la table, leur fit une si grande peur, qu’ils lui ouvrirent eux-mêmes la porte que leur camarade avait fermée ; après les avoir mis à son tour sous clef, Fossard descendit tranquillement l’escalier, laissant aux trois agents tout le loisir nécessaire pour rédiger un rapport auquel il ne manquait rien, si ce n’est la circonstance du couteau, que l’on se garda bien de mentionner. On verra dans la suite de ces Mémoires comment, en 1814, je parvins à arrêter Fossard ; et les particularités de cette expédition ne sont pas les moins curieuses de ce récit.

Avant d’être transféré à la Conciergerie, France, qui n’avait pas cessé de croire à mon dévouement, m’avait recommandé l’un de ses amis intimes : c’était Legagneur, forçat évadé, arrêté rue de la Mortellerie, au moment où il exécutait un vol à l’aide de fausses clefs ; cet homme privé de ressources par suite du départ de son camarade, songea à retirer de l’argent qu’il avait déposé chez un receleur de la rue Saint-Dominique, au Gros-Caillou. Annette, qui venait me