Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/292

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de l’argent pour beaucoup de monde ; il y a des jours qu’elle a quinze et vingt mille francs, or ou billets ; comme elle rentre souvent à la sorgue (à la nuit), il faudrait lui couper le cou et la f… à la rivière, après avoir poissé ses philippes (pris son argent). » D’abord qu’elle nous a fait la proposition, nous ne voulions pas en entendre parler, parce que nous ne faisons pas l’escarpe (l’assassinat), mais cette emblémeuse nous a tant tourmentés, en nous répétant qu’il y avait gras (beaucoup d’argent), et que d’ailleurs il n’y avait pas grand mal à étourdir (tuer) une vieille femme, que nous nous sommes laissés aller. On tomba d’accord que la marchande d’asticots nous avertirait du jour et du moment favorables. Ça me contrariait pourtant de m’enflaquer là-dedans, parce que, vois-tu, quand on n’est pas habitué à faire la chose, ça fait toujours un effet. Enfin, n’importe, tout était convenu, lorsque le lendemain, aux Quatre-Cheminées, près de Sèvres, nous avons rencontré Voivenel avec un autre grinche (voleur). Blignon leur a parlé de l’affaire, mais en témoignant qu’il avait de la répugnance pour le crime. Alors ils proposèrent de nous donner un coup