Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/293

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de main, si toutefois nous y consentions. – Volontiers, répondit Blignon, quand il y en a pour deux, il y en a pour quatre. Voilà donc qu’est décidé, ils devaient être de mèche (de complicité) avec nous. Depuis ce jour le camarade de Voivenel était toujours sur notre dos ; il n’aspirait qu’au moment. Enfin la marchande d’asticots nous fait prévenir ; c’était le 30 décembre. Il faisait du brouillard. C’est pour aujourd’hui, me dit Blignon. Vous me croirez si vous le voulez, foi de grinche, j’avais envie de ne pas y aller, mais entraîné, je suivis la vieille avec les autres, et, le soir, au moment où sa recette terminée, elle sortait de chez un M. Rousset, loueur de carrosses, dans le cul-de-sac de la Pompe, nous l’avons expédiée. C’est l’ami de Voivenel qui l’a chourinée (frappée à coups de couteau), pendant que Blignon, après l’avoir entortillée dans son mantelet, la tenait par-derrière. Il n’y a que moi qui ne m’en suis pas mêlé, mais j’ai tout vu puisqu’ils m’avaient planté à faire le gaf (le guet), et j’en sais assez pour faire gerber à la passe (guillotiner) ce gueux de Blignon.