Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/307

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je pourrais obtenir de lui quelques renseignements ; je le saisis, je le menace, bientôt il me déclare en tremblant qu’il est cordonnier, et que Watrin demeure avec lui, rue des Mauvais-Garçons-Saint-Germain, 4 ; il ne m’en fallait pas davantage. Je n’avais passé qu’une mauvaise redingote sur ma chemise : sans prendre d’autres vêtements, je cours à l’adresse qui m’était donnée, et j’arrive devant la maison au moment où quelqu’un va sortir ; persuadé que c’est Watrin, je veux le saisir, il m’échappe, je m’élance après lui dans l’escalier ; mais au moment de l’atteindre, un coup de pied qu’il m’envoie dans la poitrine me précipite de vingt marches ; je m’élance de nouveau, et d’une telle vitesse que pour se dérober à la poursuite, il est obligé de s’introduire chez lui par une croisée du carré ; alors heurtant à sa porte, je le somme d’ouvrir, il s’y refuse. Annette m’avait suivi, je lui ordonne d’aller chercher la garde, et tandis qu’elle se dispose à m’obéir, je simule le bruit d’un homme qui descend. Watrin trompé par cette feinte, veut s’assurer si effectivement je m’éloigne, il met la tête à la croisée ; c’était là ce que je demandais, aussitôt je le prends aux cheveux ! il m’empoigne de la même manière, et une lutte