Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/319

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Le rendez-vous fut donné hors de Paris ; je n’eus garde d’y manquer ; Saint-Germain ne fut pas moins exact. – Écoute, me dit-il, nous avons réfléchi à l’affaire, elle ne peut s’exécuter quant à présent, mais nous en avons une autre à te proposer, et je te préviens d’avance qu’il faut y mettre de la franchise et répondre oui ou non. Avant de nous occuper de l’objet qui nous amène ici, je te dois une confidence qui nous a été faite hier : le nommé Carié, qui t’a connu à la Force, prétend que tu n’en es sorti qu’à la condition de servir la police, et que tu es un agent secret.

À ces mots d’agent secret, je me sentis comme suffoqué ; mais bientôt je me fus remis, et il faut bien que rien n’ait parut extérieurement, puisque Saint-Germain qui m’observait attendit que je lui donnasse une explication. Cette présence d’esprit qui ne m’abandonne jamais me la fit trouver sur-le-champ. – Je ne suis pas surpris, lui dis-je, que l’on m’ait représenté comme un agent secret, je sais la source d’un pareil conte. Tu n’ignores pas que je devais être transféré à Bicêtre ; chemin faisant, je me suis évadé, et je suis resté à Paris, faute de pouvoir aller ailleurs.