Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/322

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vous resterez dans le jardin, prêts à nous seconder en cas de surprise. Cette opération, si elle réussit, comme je pense, doit nous donner de quoi vivre tranquilles pendant quelque temps ; mais il importe pour notre sûreté réciproque que nous ne nous quittions plus jusqu’à l’heure de l’exécution.

Cette finale, que je feignis de ne pas avoir bien entendue, fut répétée. Pour cette fois, me disais-je, je ne sais pas trop comment je me tirerai d’affaire : quel moyen employer ? Saint-Germain était un homme d’une témérité rare, avide d’argent, et toujours prêt à verser beaucoup de sang pour s’en procurer. Il n’était pas encore dix heures du matin, l’intervalle jusqu’à minuit était assez long ; j’espérais que pendant le temps qui nous restait à attendre, il se présenterait une occasion de me dérober adroitement, et d’avertir la police. Quoi qu’il dût en arriver, j’adhérai à la proposition de Saint-Germain, et ne fis pas la moindre objection contre une précaution, qui était bien la meilleure garantie que l’on pût avoir de la discrétion de chacun. Quand il vit que nous étions de son avis, Saint-Germain, qui, par ses qualités énergiques et sa conception, était véritablement le chef du complot, nous adressa