Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/323

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des paroles de satisfaction. – Je suis bien aise, nous dit-il, de vous trouver dans ces sentiments ; de mon côté, je ferai tout ce qui dépendra de moi pour mériter d’être longtemps votre ami.

Il était convenu que nous irions tous ensemble chez lui, à l’entrée de la rue Saint-Antoine ; un fiacre nous conduisit jusqu’à sa porte. Arrivés là, nous montâmes dans sa chambre, où il devait nous tenir en chartre privée jusqu’à l’instant du départ. Confiné entre quatre murailles, face à face avec ces brigands, je ne savais à quel saint me vouer : inventer un prétexte pour sortir était impossible, Saint-Germain m’eût deviné de suite, et au moindre soupçon, il était capable de me faire sauter la cervelle. Que devenir ? je pris mon parti, et me résignai à l’événement, quel qu’il fut ; il n’y avait rien de mieux à faire que d’aider de bonne grâce aux apprêts du crime : ils commencèrent aussitôt. Des pistolets sont apportés sur la table pour être déchargés et rechargés : on les examine ; Saint-Germain en remarque une paire qui lui semble hors d’état de faire le service : il la met de côté. – Pendant que vous allez démonter les batteries, nous dit-il, je vais aller changer ces pieds de cochon. Et il se dispose à sortir. – Un moment, lui fis-je