Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/351

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aujourd’hui, me dit-il, mais je te jure que je le rencontrerai, et il me paiera cher la garde qu’il nous a fait monter.

À minuit, nous nous retirâmes, en remettant la partie au lendemain. Il était assez piquant de me voir mettre en réquisition pour coopérer à un guet-apens dirigé contre moi. Constantin me sut beaucoup de gré de ma bonne volonté : dès ce moment, il n’eut plus de secrets pour moi ; il projetait de commettre un vol rue Cassette, il me proposa d’en être ; je lui promis d’y participer, mais en même temps je lui déclarai que je ne pouvais ni ne voulais sortir la nuit sans papiers. – Eh bien ! me dit-il, tu nous attendras à la chambre.

Enfin le vol eut lieu, et comme l’obscurité était grande, Constantin et ses compagnons, qui voulaient voir clair en marchant, eurent la hardiesse de décrocher un réverbère, que l’un d’eux portait devant le cortège. En rentrant, ils plantèrent ce fanal au milieu de la chambre, et se mirent à faire la revue du butin. Ils étaient au comble de la joie, en contemplant les résultats de leur expédition ; mais à peine cinquante minutes s’étaient écoulées depuis leur retour, qu’on frappe à la porte, les voleurs étonnés se regardent