Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/353

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indiquée, je fus exact au rendez-vous. La fille Cornevin m’y attendait. C’était sur elle que je comptais pour obtenir la liste complète de tous les amis de Joubert et de Constantin ; comme j’étais bon enfant avec elle, elle me mit promptement en rapport avec eux, et en moins de quinze jours, grâce à un auxiliaire que je lançai dans la troupe, je réussis à les faire arrêter les mains pleines ; ils étaient au nombre de dix-huit : ainsi que Constantin, il furent tous condamnés aux galères.

Au moment du départ de la chaîne, Constantin, m’ayant aperçu, devint furieux ; il voulut se répandre en invectives contre moi ; mais, sans m’offenser de ses grossières apostrophes, je m’approchai de lui et lui dis avec sang-froid, qu’il était bien surprenant qu’un homme tel que lui, qui connaissait Vidocq, et jouissait de la précieuse faculté de sentir un mouchard d’aussi loin que les corbeaux sentent la poudre, se fût laissé dindonner de la sorte.

Atterré, confondu par cette foudroyante réplique, Constantin baissa les yeux et se tut.