Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/355

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chés à la police de sûreté, mais ils n’avaient point de traitement fixe, et n’étaient rétribués que par capture. Ces derniers étaient des condamnés libérés. Il y avait aussi des voleurs en exercice, dont on tolérait la présence à Paris, à la condition de faire arrêter les malfaiteurs qu’ils parviendraient à découvrir : souvent quand ils ne pouvaient mieux faire, il leur arrivait de livrer leurs camarades. Après les voleurs tolérés, venaient en troisième ou en quatrième ligne, toute cette multitude de méchants garnements qui vivaient avec des filles publiques mal famées. Cette caste ignoble donnait parfois des renseignements fort utiles pour arrêter les filous et les escrocs ; d’ordinaire, ils étaient prêts à fournir toute espèce d’indications pour obtenir la liberté de leurs maîtresses, lorsqu’elles étaient détenues. On tirait encore parti des femmes qui vivaient avec ces voleurs connus et incorrigibles qu’on envoyait de temps en temps faire un tour à Bicêtre : c’était là le rebut de l’espèce humaine, et pourtant il avait été jusqu’alors indispensable de s’en servir ; car une expérience malheureusement trop longue avait démontré que l’on ne pouvait compter ni sur le zèle ni sur l’intelligence des inspecteurs. L’intention de