Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/358

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Je voulais que l’on me jugeât intègre, incorruptible, intrépide, infatigable ; j’aspirais aussi à paraître en toute occasion capable et intelligent : le succès de mes opérations contribua à donner de moi cette opinion. Bientôt M. Henry ne fit plus rien sans me consulter ; nous passions ensemble les nuits à combiner des moyens de répression, qui devinrent si efficaces, qu’en peu de temps le nombre des plaintes en vol fut considérablement diminué : c’est que le nombre des voleurs de tout genre s’était réduit en proportion. Je puis même dire qu’il y eut un moment où les voleurs d’argenterie dans l’intérieur des maisons, ceux qui dévalisent les voitures et chaises de poste, ainsi que les filous faisant la montre et la bourse, ne donnaient plus signe de vie. Plus tard, il devait s’en former une génération nouvelle, mais pour la dextérité il était impossible qu’elle égalât jamais les Bombance, les Marquis, les Boucault, les Compère, les Bouthey, les Pranger, les Dorlé, les La Rose, les Gavard, les Martin, et autres rusés coquins que j’ai réduits à l’inaction. Je n’étais pas décidé à laisser à leurs successeurs le loisir d’acquérir une si rare habileté.

Depuis environ six mois, je marchais seul, sans