Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/365

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s’ouvre pour donner passage à une femme qui ne la referme pas. Aussitôt, sans faire de bruit, je m’échappe de la voirie, et peu d’instants après j’entre dans la cour ; j’examine, mais je ne vois de lumière nulle part.

Je savais que les associés de Delzève avaient une manière de s’appeler en sifflant ; leur coup de sifflet qui était celui des cochers, m’était connu ; je l’imite, et à la deuxième fois j’entends crier : Qui appelle ?

— C’est le Chauffeur (cocher de qui Delzève avait appris à conduire) qui siffle l’Écrevisse.

— Est-ce toi ? me crie encore la même voix (c’était Delzève).

— Oui, c’est le Chauffeur qui te demande, descends.

— J’y vais, attends-moi une minute.

— Il fait trop froid, lui répliquai-je ; je vais t’attendre chez le rogomiste du coin, dépêche-toi, entends-tu ?

Le rogomiste avait déjà ouvert : on sait qu’un premier jour de l’an, ils ont des pratiques matinales. Quoi qu’il en fût, je n’étais pas tenté de boire. Afin de tromper Delzève par une feinte, j’ouvre la porte de l’allée, et l’ayant laissée bruyamment retomber sans sortir, je vais me cacher