Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/394

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

homme au collet, et lui dis, en présence de ses camarades, que j’étais instruit de sa perfidie, et que si, à l’instant même, il ne me l’avouait pas, ç’en était fait de lui. Épouvanté, il balbutia quelques mots d’excuse, et en tombant à mes genoux, il confessa qu’il avait dit tout à la mère Noël.

Cette indiscrétion, si je ne l’avais pas devinée, m’aurait peut-être coûté la vie : cependant je n’écoutai pas mon ressentiment personnel, ce n’était que dans l’intérêt de la société que j’étais fâché d’échouer si près du port. Le traître Nanceau fut arrêté, et tout jeune qu’il était, comme il avait de vieux péchés à expier, on l’envoya à Bicêtre, et ensuite à l’île d’Oléron, où il a fini sa carrière.

On se doute bien que les évadés ne revinrent plus dans la rue Tiquetonne, mais ils n’en furent pas moins arrêtés peu de temps après.

La mère Noël ne me pardonnait pas le mauvais tour que je lui avais joué ; afin de prendre sa revanche, elle imagina, un jour, de faire disparaître de chez elle la presque totalité de ses effets, et quand elle eut opéré cet enlèvement, elle sortit sans fermer sa porte, et revint en criant qu’elle était volée. Les voisins