Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/397

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étaient détenus à Bicêtre comme voleurs incorrigibles. Las du séjour dans ces cabanons, où l’on est comme enterré vivant, ils firent parvenir à M. Henry une lettre dans laquelle ils offraient de fournir des indices, au moyen desquels il serait possible de se saisir de plusieurs de leurs camarades qui commettaient journellement des vols dans Paris. Le nommé Fossard, condamné à perpétuité, et plusieurs fois évadé des bagnes, était celui qu’ils désignaient comme le plus adroit de tous, en même temps qu’ils le représentaient comme le plus dangereux. « Il était, écrivaient-ils, d’une intrépidité sans égale, et il ne fallait l’aborder qu’avec des précautions, attendu que, toujours armé jusqu’aux dents, il avait formé la résolution de brûler la cervelle à l’agent de police qui serait assez hardi pour vouloir l’arrêter. »

Les chefs supérieurs de l’administration ne demandaient pas mieux que de délivrer la capitale d’un garnement pareil : leur première idée fut de m’employer à le découvrir ; mais les donneurs d’avis ayant fait observer à M. Henry que j’étais trop connu de Fossard et de sa concubine pour ne pas faire manquer une opération si délicate, dans le cas où l’on m’en chargerait, il fut