Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/412

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garde d’y manquer. Et quelques pièces de cinq francs passèrent encore de ma bourse dans la sienne.

Je dus aussi lui payer à déjeuner ; enfin il se décida à se mettre en route, et nous arrivâmes tout près d’une jolie maison, située au coin de la rue Duphot et de celle Saint-Honoré. – C’est ici, me dit-il ; nous allons voir chez le marchand de vin du bas, s’ils y sont toujours. Il souhaitait que je le régalasse une dernière fois. Je ne me fis pas tirer l’oreille ; j’entrai, nous vidâmes ensemble une bouteille de beaune, et quand nous l’eûmes achevée, je me retirai avec la certitude d’avoir enfin trouvé le gîte de ma prétendue épouse et de son séducteur. Je n’avais plus que faire de mon guide ; je le congédiai, en lui témoignant toute ma reconnaissance ; et pour m’assurer que, dans l’espoir de recevoir des deux mains, il ne me trahirait pas, je recommandai aux agents de veilller de près et surtout de l’empêcher de revenir chez le marchand de vin. Autant que je m’en souviens, afin de lui en ôter la fantaisie, on le mit à l’ombre : dans ce temps-là, on n’y regardait pas de si près ; et puis soyons plus franc : ce fut moi qui le fis coffrer ; c’était une juste représaille. – Mon ami, lui dis-je, j’ai remis à