Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/446

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premier métier, avec quelques chances de succès de plus. Toutes les éliminations, lorsque j’ai jugé à propos d’en opérer parmi mes auxiliaires, m’ont démontré la vérité d’une semblable assertion. Ce n’est pas que des membres de ma brigade, et elle était toute composée d’individus ayant subi des condamnations, ne soient devenus incapables d’une action contraire à la probité ; j’en citerais plusieurs à qui je n’aurais pas hésité à confier des sommes considérable sans en exiger de reçu, sans même les compter ; mais ceux qui s’étaient amendés de la sorte étaient toujours en minorité : ce qui ne veut pas dire (sauf la profession) qu’il y eût là moins d’honnêtes gens, proportion gardée, que dans d’autres classes auxquelles il est honorable d’appartenir. J’ai vu un de mes subordonnés, forçat libéré, se brûler la cervelle, parce qu’il avait eu le malheur de perdre au jeu la somme de cinq cents francs, dont il n’était que le dépositaire. Consignerait-on beaucoup de pareils suicides dans les annales de la Bourse, et pourtant !… mais il ne s’agit point ici de faire l’apologie de la brigade