Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/60

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ressources, me disais-je ; la marmite est renversée ; adieu les huîtres, adieu le chablis, adieu les petits soins. N’aurait-il pas mieux valu rester à mon étau ? De son côté, Fanfan se reprochait d’avoir renoncé à ses brioches.

Nous nous avancions ainsi tristement sur le quai de la Ferraille, lorsque nous fûmes tout à coup réveillés par le bruit d’une musique militaire, deux clarinettes, une grosse caisse et des cymbales. La foule s’était rassemblée autour de cet orchestre porté sur une charrette, au-dessus de laquelle flottaient un drapeau et des panaches de toutes les couleurs. Je crois qu’on jouait l’air : Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ? Quand les musiciens eurent fini, les tambours battirent un ban ; un monsieur galonné sur toutes les coutures se leva et prit la parole, en montrant au public une grande pancarte sur laquelle était représenté un soldat en uniforme. – Par l’autorisation de Sa Majesté, dit-il, je viens ici pour expliquer aux sujets du roi de France les avantages qu’il leur fait en les admettant dans ses colonies. Jeunes gens qui m’entourez, vous n’êtes pas sans avoir entendu parler du pays de Cocagne ; c’est dans l’Inde qu’il faut aller