Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/62

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cela ne vous surprendra pas quand vous saurez que, quelquefois cent, deux cents, trois cents navires tout chargés de vins, sont arrivés en même temps dans un seul port. Peignezvous alors l’embarras des capitaines : pressés de s’en retourner, ils déposent leur cargaison à terre, en faisant annoncer que ce sera leur rendre service de venir puiser gratis à même les tonneaux.

Ce n’est pas tout : croyez-vous que ce ne soit pas une grande douceur que d’avoir sans cesse le sucre sous sa main ?

Je ne vous parle pas du café, des limons, des grenades, des oranges, des ananas, et de mille fruits délicieux qui viennent là sans culture, comme dans le Paradis terrestre ; je ne dis rien non plus de ces liqueurs des Iles, dont on fait tant de cas, et qui sont si agréables, que, sauf votre respect, il semble, en les buvant, que l’on vous colle dans le gosier du papier à quinze sous le rouleau.

Si je m’adressais à des femmes ou à des enfants, je pourrais leur vanter toutes ces friandises ; mais je m’explique devant des hommes.

Fils de famille, je n’ignore pas les efforts que font ordinairement les parents pour