Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/65

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votre poche ; il est bon qu’elle soit un peu longue ; vous avez la précaution d’y faire un nœud coulant ; vous saisissez l’instant où les animaux sont à paître, alors ils ne se doutent de rien ; vous vous approchez doucement, vous faites votre choix, et quand votre choix est fait, vous lancez la corde ; le cheval est à vous, il ne vous reste plus qu’à l’enfourcher ou à l’emmener à la longe, si vous le jugez à propos : car notez bien qu’ici chacun est libre de ses actions.

Oui, messieurs, je le répète, tout cela est vrai, très vrai, excessivement vrai : la preuve, c’est que le roi de France, Sa Majesté Louis XVI, qui pourrait presque m’entendre de son palais, m’autorise à vous offrir de sa part tant de bienfaits. Oserais-je vous mentir si près de lui ?

Le roi veut vous vêtir, le roi veut vous nourrir, il veut vous combler de richesses ; en retour, il n’exige presque rien de vous : point de travail, bonne paie, bonne nourriture, se lever et se coucher à volonté, l’exercice une fois par mois, la parade à la Saint-Louis ; pour celle-là, par exemple, je ne vous dissimule pas que vous ne pouvez pas vous en dispenser, à moins que vous n’en ayez obtenu