Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/75

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du ton d’un homme qui se meurt. – D’après les lois du duel, reprit le témoin, mon devoir m’oblige à vous sommer de déclarer sur l’honneur si vous êtes prévôt ou maître ? Fanfan garde le silence et adresse un regard à M. Belle-Rose comme pour l’interroger sur ce qu’il doit dire. – Parlez donc, lui dit encore le témoin. – Je suis… je suis… je ne suis qu’apprenti, balbutia Fanfan. – Apprenti ? on dit amateur, observa Belle-Rose. – En ce cas, continua le témoin, monsieur l’amateur va se déshabiller, car c’est à sa peau que nous en voulons. – C’est juste, dit Belle-Rose, je n’y songeais même pas ; on se déshabillera : vite, vite, M. Fanfan, habit et chemise bas.

Fanfan faisait une fichue mine ; les manches de son pourpoint n’avaient jamais été si étroites : il se déboutonnait par en bas et se reboutonnait par en haut. Quand il fut débarrassé de son gilet, il ne put jamais venir à bout de dénouer les cordons du col de sa chemise, il fallut les couper ; enfin, sauf la culotte, le voilà nu comme un ver. Belle-Rose lui redonne le fleuret : – Allons ! mon ami, lui dit-il, en garde ! – Défends-toi, lui crie son adversaire. Les fers sont croisés, la lame de