Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/110

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— » Oh ! oui ; j’ai fièrement besoin de me recaler.

— » En ce cas, viens avec moi, je suis maître d’une cambriole (je puis ouvrir une chambre), que je rincerai (dévaliserai) ce soir.

— » Conte-moi donc ça, car pour entrer dans l’affaire, il faut que je la connaisse.

— » Que t’es sinve (simple) c’est pas nécessaire pour faire le gaffe (pour guetter.)

— » Oh ! si ce n’est que ça, je suis ton homme, seulement tu peux bien me dire en deux mots…

— » Ne t’inquiète pas, te dis-je, mon plan est tiré, c’est de l’argent sûr ; la fourgatte (receleuse) est à deux pas. Sitôt servi, sitôt bloqui (sitôt volé, sitôt vendu), il y a gras, je t’en fais bon.

— » Il y a gras ? Eh bien ! marchons. »

Masson me conduit sur le boulevard Saint-Denis, que nous longeons jusqu’à un gros tas de pierres. Là, il s’arrête, regarde autour de lui pour s’assurer que personne ne nous observe, puis s’étant approché du tas, il dérange quelques moellons, plonge son bras dans la cavité qu’ils fermaient, et en ramène un trousseau de clefs. « J’ai maintenant toutes les herbes de la