Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/139

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su zune affaire, rue du Grand-Zurleur. C’était censé qu’il ferait le gaffe. Le gaffe pour la raille (pour la police), car sitôt fargués, sitôt marrons. On les emmène tous, et pendant ce temps-là le gueusard décare (se sauve) avec son camarade. Ainsi voilà comme il s’y prend pour faire tomber les bons enfants. C’est lui qui a fait buter (guillotiner) tous les chauffeurs, dont il était le premier en tête. »

Chaque fois que le narrateur s’interrompait, nous nous rafraichissions d’un coup de vin. Lapierre profitant d’une de ces poses, prend la parole.

— « Qu’est-ce qu’il nous embête ? Il parle comme mon C… hien (dans la langue de ces messieurs, ces deux mots embêter et chien ont des synonymes, qu’ils employèrent, mais je m’abstiens de les rapporter) ; il veut jaspiner. Crois-tu que ça nous amuse ? moi, je veux m’amuser.

— » Le garçon de chantier. Qué don que tu veux faire toi ? s’il y avait des brêmes (cartes), on pourrait flouer (jouer).

— » Lapierre. Ah ! ce que je veux faire, je veux jouer la mislocg (la comédie).