Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/179

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III vrlltwq. un

bureau de loterie, un moyen de tromper l’es-· · pion ; l’amateur honteux s’introduit sous le ’ prétexte de prendr e un petit verre, et il s’empoisonne deux fois. C’est dans ces espèces de cafés borgnes que les rebuts, de la prostitution s’amoncèlent, et s’écoulent à la faveur de l’ivrognerie ou de la pauvreté du chaland ; plus’d’une ci-devant beauté, aujourd’hui réduite à l’humble caraco de drap, à la jupe de moleton et aux sabots, si elle ne préfère les philosophes (souliers ’ à quinze, vingt et vingt-cinq sols), y exploite la tradition bien obscure, quoique récente, de ces ’charmes, qui lui-valurent l’amazone et le voile u vert qu’elle promenait naguères dans les caval-·’ cades de Montmorency, ou bien l’élégant tilbury · qui la portait à BagatelleQ J’ai vu de ces déchéances, et pour n’en citer qq’un exemple entre mille ; l’une des camarades d’Emilié (elle se nommait Caroline}, avait été la maîtresse d’un prince russe ; aux jours de sa splendeur, cent mille écus par an ne suffisaient pas au train de sa maison ; elle avait eu des équipages, des ’ chevaux, des laquais, des courtisans ; elle avait été belle, très belle, et tout cela s’était évaporé : elle était camarade d’Émilie, et.peutet e plus dégradée qu’elle. Constammentabsorbée