Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des officiers de paix, qui, par esprit de jalousie, m’accusaient de voler continuellement : c’était là leur refrain, c’était aussi celui des voleurs que j’avais fait prendre en flagrant délit ; ils me dénonçaient comme leur complice, mais quand de toutes parts de défavorables préventions me rendaient accessible, je défiais la calomnie, je bravais ses atteintes, et ses traits venaient se briser contre le rempart d’airain d’une vérité qui, à force d’alibis incontestables ou d’impossibilités d’un autre genre, devenait resplendissante d’évidence. Accusé chaque jour pendant seize ans, jamais je ne fus traduit ; une seule fois je fus interrogé par M. Vigny, juge d’instruction ; la plainte qui m’avait amené devant lui offrait quelques probabilités : je n’eus qu’à paraître, elles s’évanouirent, et je fus renvoyé sur le champ.