Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/73

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mon bureau, pour me donner des avis sur certains vols qui devaient se commettre. Ils avaient ainsi dressé, pour le soutien de l’accusation sous le poids de laquelle ils projetaient de m’accabler, un échafaudage de vraisemblance résultant de mes rapports avec les voleurs, antérieurement à leur arrestation. Selon toutes apparences, il n’était pas impossible qu’ils eussent quelque temps fermé les yeux sur les expéditions de Peyois et consorts, à la condition que s’il leur arrivait d’être pris en flagrant délit, ils adopteraient un système de défense conforme à leurs intérêts. Il n’existait pas de vestige d’une transaction de ce genre, mais elle devait avoir eu lieu, et les démarches de mes agents, soit pendant l’instruction de la procédure, soit depuis la condamnation des coupables, ne permettent pas d’élever le moindre doute à cet égard. Peyois est arrêté, aussitôt Utinet et Chrestien se rendent à la Force, et ont avec lui un entretien dans lequel ils le persuadent que c’est seulement en m’accusant qu’il pourra faire prendre à son affaire une tournure favorable ; que s’il veut ne pas être condamné, il n’a qu’à les faire appeler l’un et l’autre comme témoins de ce qu’il