Page:Vidocq - Mémoires - Tome 4.djvu/12

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travers. La sentence veut retrancher six mois de la vie d’un homme, six mois de sa-liberté, l’opinion anéantit le reste. O vous qui prononcez des arrêts, tremblez, le glaive de Thémis ne fait que d’·incurables blessures ; ses stigmates les plus légers- sont comme le chancre qui ronge tout, comme le feu’grégeois qui dévore et ne peut s’éteindre. · ’

s · Nos codes établissent des peines correctionnelles ; et les pires de tous les coupables ne sont pas ceux qui ; les ont encourues, mais ceux qui les ont subies. D’où vient que nous allons ainsi en · sens ·inverse· du but ? C’est que. maltraiter n’est pas corriger ; c’est au contraire pervertir et corrompre de plus en plus la nature humaine, c’est la contraindre à se dégrader, c’est l’abrutir. Pai ·vu des libérés de toutes les. réclusions possibles, j’en ai vu ·des milliers, . je n’en ai pas connu un seul qui eût puisé dans la captivité ses motifs de devenir meilleur. Ses proposaient-ils de s’amender ? c’était touj ours : par diautres raisons plus puissantes ; » le souvenir de la captivité ne réveillait · qu’une irritation ; un dépit, une rage, un ressentiment vague, mais profond, et point de repentir. On se rappelait des concierges rapaces, des geoliers féroces, des