Page:Vidocq - Mémoires - Tome 4.djvu/152

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elle était fort habile couturière, elle trouva facilement à s’occuper. Employée dans un magasin quelques mois, elle eut tout lieu d’être contente de son sort ; mais l’existence d’un libéré, homme ou femme, est si précaire : on sut qu’elle avait été enfermée à Saint-Lazare, et dès lors commencèrent pour elle ces tribulations auxquelles il est si rare d’échapper lorsqu’une fois on a été repris de justice. Adèle, sans avoir autrement donné sujet de se plaindre d’elle, fut impitoyablement congédiée ; elle changea de quartier, et réussit à ses placer de nouveau. Préposée à la lingerie dans un hôtel garni, pour se mettre désormais à l’abri des indiscrétions, elle se ré= signa à n’avoir de rapport qu’avec les personnes qui lui avaient accordé leur confiance : malgré cette précaution, elle ne put se garantir des n souvenirs de sa vie passée. Signalée, reconnue, ’ elle se vit encore repoussée : dès ce jour, elle ne se présenta plus nulle part, sans éprouver les ef= fets de cette réprobation qui résulte d’une infa’mie perpétuée par le préjugé.

Adèle n’avait d’autre ressource que son aiguille ; en vain chercha-t-elle à la faire valoir : trois mois s’écoulèrent, et elle ne rencontra pas une ame charitable qui, en utilisant son