Page:Vidocq - Mémoires - Tome 4.djvu/71

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Il vinocç. ts

hardis et raisonnés sont le fait de voleurs pro— vinciaux. Ces derniers ne sont pas fluets, mais ’ ils sont audacieux, persévérants, méditatifs ; ils conçoivent bien et exécutent mieux. I Les voleurs de profession originaires de la Capitale sont rarement des assassins ; ils ont en horreur le sang, et quand ils le versent c’est toujours à regret ; c’est que par des circonstances imprévues ils y ont été forcés. Par extraordinaire ont-ils des armes, ils n’en font

usage que pour s’échapper dans le cas de surprise en flagrant défit. Les grands crimes dont Paris est par ibis le théâtre, sont presque toujours commis par des étrangers. Une parti cula- · rité assez remarquable, c’est que les assassinats sont ordinairement le fait d’un débutant dans la carrière ’: ceci est vrai, très vrai, n’en déplaise à ces moralistes in observateurs, qui répètent d’après le poëte : ’

Ainsi que la vertu le crime à ses degrés. Avant de commettre une mauvaise action, les voleurs expérimentés calculent les conséquences de cette action, par rapport à eux. Ils connaissent la peine qu’ils encourront ; ils jouent, parce qu’ils ont besoin de jouer, mais s’il s’agit d’aller