Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/117

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En souffrir au réveil
Et puis pour aimer d’un très grand amour :

Le premier amour est joli,
Mais futile et léger et traître
— Comme un faux printemps
Qu’on voit fleurir de sa fenêtre
Avec un sourire complice, peut-être !
Gardons son souvenir, il vaut de loin ;
On sourit tristement un peu quand on y songe.

Mais, maintenant !
Aspire longuement l’haleine des foins
Dans l’heure dorée qui s’allonge :
Voici le Printemps des roses écloses,
Avec ses lèvres de cerise
Qui rient et osent,
Avec ses yeux mi-clos qui disent
L’éblouissement de son désir divin !
Ah ! lève-toi, Marghetta, prends sa main ;
Livre ta bouche au baiser sans surprise ;
Yoici la Joie, que précédait son ombre,
Voici l’Amour,
Voici ta Destinée f…